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| * I'll take you by the hand | |
| | Auteur | Message |
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Obnoxious Decency
Messages : 21 Date d'inscription : 04/11/2009 Age : 29 Localisation : Règne sur le monde. Puf : Revenge
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| Sujet: * I'll take you by the hand Sam 7 Nov - 1:33 | |
| And I'll show you a world that you can’t understand *** L’air s’engouffrait dans sa poitrine profonde, fière et puissante, ses muscles jouaient sous sa peau cuivrée, et le tapis d’éclats rouges dans lequel il s’enfonçait reflétait une lueur sanglante dans son regard d’ambre liquide. Ses pattes l’entraînait toujours plus loin, comme si la concentration, la réflexion dont il avait usé pendant plusieurs heures avait besoin d’être évacué d’une quelconque manière. Cela ne lui arrivait pas souvent de se dépenser. Et même quasiment jamais. Il ne se dépensait que peu, ce qui ne posait pas de problèmes puisqu’il mangeait très peu, bien qu’il soit de carrure assez impressionnante de face, il était très mince.
Soudain, il fit un écart, bondissant de ses quatre membres, afin d’éviter un tronc d’arbre mort. Il en esquiva plusieurs de cette façon, puis, alors que le souffle venait à lui manquer, il ralentit la cadence pour finir presque statique. Il décida qu’il en avait assez fait, et de son regard sombre, se plongea dans l’analyse des lieux. Il avait couru et était à présent assis sur un tapis de feuille particulièrement épais. Uniquement des feuilles d’automnes, aux couleurs flamboyantes. D’où le nom de « Terre Rouge » *Bravo, quelle originalité…* Le simplet qui avait trouvé ça n’avait pas dû user les deux ou trois neurones qui lui restaient… Le reste du « bois » était très monotone. Seulement des troncs d’arbres morts pour la moitié couchés au sol en train de pourrir, et l’autre hérissés vers le ciel dans un ultime désir malsain de vie. Ridicule.
On ne peut échapper à la fatalité. On tente de la détendre, de la distordre, de la briser, mais elle revient toujours à sa place initiale… Elle finit toujours par nous rattraper… Alors pourquoi s’acharner? Seul les faibles, avec ce désir primaire de vivre, vivre uniquement pour vivre, pour pouvoir se réveiller tous les matins en se leurrant d’une joie artificielle « Je suis vivant »
Lui, Lui n’était pas comme ça. Lui n’était ni tout à fait vivant… Ni tout à fait mort. | |
| | | Sixtine
Messages : 128 Date d'inscription : 04/11/2009 Localisation : Dans ton lit 8] Puf : Necerti
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| Sujet: Re: * I'll take you by the hand Sam 7 Nov - 1:57 | |
| Vicre ou mourir , quelle importance de toute façon ? Nous n’étions pas maître de notre destin . Certains affirmeraient toujours , que l’on pouvait choisir le sien en influant sur sa mort . Mais pour moi , le suicide n’était rien d’autre qu’une fuite . Or , fuir , fait mis a part que ce n’était bon que pour les robinets mal réglés , c’était lâche . C’était préférer la facilité , l’oubli , l’amnésie éternelle face aux cailloux qui gâteraient le chemin périlleux que forme une vie . Jamais aucune existence ne pourra être symbolisée comme une route droite et parfaitement plane et verticale . Il y aura toujours un tournant , une bosse ou un creux , qui font de la vie une aventure bien plus riche que n’importe laquelle fiction . Il fallait simplement savoir profiter .
Profiter de chaque moment de paix offerte . Une offrande dont je m’emparais avidement des que le moment m’était accordé , ce qu’en ce moment même , je faisais . Sillonnant d’un trot souple et cadencé les terres définies comme canines - et bien que je me sentis chez moi partout - j’avais décidé d’opter ce jour la , après la plage aux aurores , pour la terre rouge , profitant ainsi du repos des lieux pendant que le monde s’éveillerait . Le soleil était déjà haut dans le ciel , mais pour certains ce n’était encore que le matin . Pour moi , la journée avait commencé depuis bien longtemps .
Virevoltant allégrement entre les arbres morts , tourbillonnant en arrachant sous mes pas les feuilles écarlates qui coloraient ce lieu , et , prise d’une frénésie soudaine , je démarrais a fond de train , me lançant dans un galop fougueux , telle une jeune biche effarouchée . Tout n’était que comédie et faux semblant , mais il me plaisait d’accélérer l’allure . Alors ; je cavalais . Combien de temps filais - je ainsi , ventre a terre ? Comme si le temps ralentissait pour mon bon plaisir , j’eus l’impression de galoper une demi heure . En réalité je dus gambader un petit quart d’heure , avant de percevoir a temps une silhouette canine a l’arrêt .
Basculant brutalement mon corps en arrière comme je savais si bien le faire , je me jetais presque par terre , alors que mes pattes antérieures patinaient follement devant moi , tendues comme la corde d’un arc . Pendant ce mouvement , mon arrière main glissait vers l’avant , me donnant une position semi assise , alors que sous moi , une vague de feuilles et de terre s’envolait en un tourbillon guilleret . Ce dérapage incontrôlé se termina plutôt bien , puisque je parvins a me stopper quelques mètres derrière le chien roux , buvant l’air a pleine gueule . Soit , je ne lui avait pas rentré dedans . Mais le regard courroucé et presque dégoûté qu’il me lanca alors dégonfla bien vite mon aura fière de cette victoire . Piteuse , je baissais le nez comme une gamine prise en faute .
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| | | Obnoxious Decency
Messages : 21 Date d'inscription : 04/11/2009 Age : 29 Localisation : Règne sur le monde. Puf : Revenge
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| Sujet: Re: * I'll take you by the hand Dim 8 Nov - 21:50 | |
| Do you like people who are hypocrites, dear? ***
Il se désintéressa bien vite des lieux, promenant son regard sur l’ensemble sans accrocher une seul aspérité. Le monde était bien vide pour lui. Trop peu d’intérêt. S’il n’y avait pas eu le plaisir de détruire les autres, il aurait déjà été voir depuis bien longtemps comment étais la mort. Sans doute plus intéressante que la vie… Mais voir les autres se prosterner devant lui, ramper à ses pieds pour implorer la pitié qu’il n’accordait jamais… C’était autrement plus excitant. A chaque fois qu’il dévoilait quelqu’un, le perçait à jour, une sorte de satisfaction personnelle, mêlée à de la joie sauvage le faisait revenir sur sa décision de mort pour quelques heures, parfois quelques jours. Il avait besoin de cette dose quotidienne d’analyse, de victoire, de sentir la supériorité écrasante de son intellect. Il avait besoin que le monde le craigne. De cette façon, il se sentait exister. De cette façon, cet ennui profond de la vie qui le rongeait refluait quelques peu.
Il était lui, il était tout. Un être supérieur, qui asservissait le monde. Il manipulait, adoptait, jetait à sa guise, sans contrainte, sans frein. Mais même cette vie de faux-semblant et de débauche lui semblait fade, dénué de toutes couleurs. Il pouvait avoir le monde à ses pieds, et cela ne lui allait pas. Il aurait voulu découvrir un monde tellement plus exaltant, plus excitant que celui dans lequel il était né… Que cela lui donnait presque envie de faire une dépression. Pour voir comment c’était.
Se redressant vers la chienne dont il avait perçu la présence, il la suivit des yeux un moment dans sa cavalcade et ses cabrioles… Et puis à son tour elle se tourna vers lui, leur regard se croisèrent. Ce qui sembla lui faire autant d’effet qu’un électrochoc. Elle se courba en avant, les pattes avants tendues raides devant elle, ses griffes sombres s’enfonçant dans le tapis de feuille rougeoyant, qui volait par paquet en tous sens. La voyant arriver vers lui à pleine vitesse, le mâle ne tiqua même pas, n’eut aucun mouvement de recul. Il la regarda lui foncer dessus avec la même expression neutre qu’il arborait tout le temps. Des feuilles projetées par la chienne vinrent atterrir sur sa fourrure rousse, et ancrèrent dans son regard une lueur sanglante. Se relevant sur son séant, la chienne croisa son regard hautain dans lequel perçait une flamme bien camouflée d’agacement. Elle parut pourtant la percevoir, fait qui fit se redresser de quelques millimètres les oreilles du mâle sur son crâne, puis elle s’aplatit, le museau baissé, l’air aussi désolé et quelques peu frustré d’une gamine à qui l’on aurait reproché quelque chose.
Jugeant qu’il était surement préférable la mettre en confiance pour en obtenir quelque chose, il lui adressa deux mots, au prix d’un gros effort qui n’en valait certainement pas la peine… Mais qu’importe, puisque de toutes façons, sa vie était vouée à l’ennui dans sa plénitude.
« Obnoxious Decency »
Son nom complet. Il lui avait fait une grande faveur, voyons si elle saurait en profiter. Ob’ fut tenté un instant d’aborder une façade un plus engageante, mais il garda finalement son expression ‘plusjemenfoutistetumeurs’. Voyons comment elle se débrouillais. | |
| | | Sixtine
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| Sujet: Re: * I'll take you by the hand Lun 9 Nov - 22:56 | |
| Un chien qu’on m’aurait facilement décrit comme antipathique . Déplaisant , voir malsain . Cela faisait longtemps que je n’en avais pas côtoyé de tel , en général seuls les chats me traitaient ainsi . Les chiens eux , me considéraient généralement trop frivole et enfantine pour mériter leur attention , et pas assez soumise pour être une proie facile . Et c’était tant mieux après tout . De façade , certains s’y mordaient encore les doigts , en m’ayant pris a tors pour une demoiselle stupide et volage , qui assouvirait pleinement leurs désirs insatisfaits de sadiques . Ils m’imaginaient déjà tremblante de peur , suppliant ma délivrance , pleurant une pitié qu’ils s’amuseraient a faire tarder , comme le couperet de la guillotine qui s’abat en sifflant devant la foule amassée , avide de sang frais , mais qui coulisse avec la lenteur du temps lui même pour celui qui s’aprete a subir le baiser glacé et narquois de la mort . Subjectivité de chacun .
Aucun d’eux en revanche n’aurait pu s’imaginer un instant que la tendre brebis se révèle joueuse et malicieuse , incarnant la naïve au paroxysme de sa juvénilité , celle qui était trop bête pour comprendre même que le temps avait tourné au gris , qu’il était question de danger . Le loup n’aurait pu penser que la biche effarouchée se transforme en chaton joueur , qui s’amuse avec le dogue agressif et le fait tourner en bourrique . Chasseur chassé ? Je ne m’octroyais pas cette place supérieure , mais m’estimais assez douée pour retourner la situation de façon a ce que le prédateur remballe ses crocs pour se prendre au jeu . Je captivais le malsain animal , j’amusais celui qui n’avait jamais ri , par ma simplicité sans toute trop blanche et pure qui ne durerait pas dans ce monde mitigé .
• Obnoxious Decency •
Je relevais la tête , croisant son regard rougeoyant . La première idée qui me vint a l’esprit fut qu’un brasier , une foret entière même , flambait dans ses yeux . J’avais presque l’impression de sentir l’odeur douce amère du pin et du chêne qui brûlaient , d’entendre l’écorce craquer et gémir sous les crocs ardents du feu dévorant . Pourtant , toute l’attitude du chien roux et blanc démontrait d’un ennui fatal , une nonchalance acerbe et presque dédaigneuse , un mépris des choses qui concernaient les simples mortels , comme si lui était bien au dessus de tout ça . Et pourtant dans son regard sanglant brillait une flamme qui me démentait tout ça . Après avoir détourné les yeux , rassemblant mes pensées , je relevais la tête , effleurant de nouveau ses yeux magnifiques de mon regard chocolat tendre . Leur éclat foudroyant avait été remplacé par un doré terne et sale , comme une statue dorée dont on aurait laissé le temps prendre prise . Comme si cet or était recouvert de poussière , qu’il moisissait de l’intérieur . J’eus un léger frisson et me redressais , m’ébrouant avec vivacité , tentant de sortir de cette torpeur mystique et songeuse qui m’avait soudain envahie . N’était ce que mon imagination ? Avais je inventé ce que j’avais cru déceler , ou était-ce la vérité , qu’il m’avait dévoilé consciemment ou pas ? Je me mordillais les lèvres , suivant des yeux le ballet aérien d’une petite mésange , qui ne dévia en rien le flot de pensées ininterrompues qui courraient en moi avec la violence d’une décharge électrique .
« Sixtine’s Overdose »
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| | | Obnoxious Decency
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| Sujet: Re: * I'll take you by the hand Lun 9 Nov - 23:41 | |
| I hate you, my fucking desire. *** « Sixtine’s Overdose »
Bonne réponse. Ainsi, elle lui avait retourné sa faveur. Les oreilles du roux se redressèrent encore un peu pus, imperceptiblement, presque douloureusement tant les muscles qui les commandaient semblaient rouillés. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas bougé les oreilles de cette façon, en signe d’un ressentiments intérieur.
Depuis qu’elle s’était redressé, la chienne n’avait pas détourné une seule fois le regard du sien. Elle semblait… fascinée? Ob’ aurait pu le prendre comme un compliment, mais il y avait autre chose. Elle pensait autre chose derrière cette façade, et cela avait le don d’irriter le roux. Et par cet agacement, il se surpris lui-même. Mentalement, ces yeux s’écarquillèrent devant sa faiblesse. Il venait de rencontrer cette chienne, et déjà, quelque chose avait remplacé l’ennui létal qui pourrissait son être. Si elle avait vu ça, il n’aurait pas gardé sa neutralité bien longtemps. Cela le dérangeait autant que cela l’intriguait. Était-elle une sorte de version améliorée de cette drogue? D’une qualité bien supérieure à la moyenne? S’il avait été vampire, sans doute l’aurait-il comparé au sang le plus riche, le plus fort, le plus appétissant qu’il lui eût été donné de voir jusqu’à présent. Sans laisser paraître quoique ce soit dans son expression faciale, il décida de se constituer une réserve. Un échappatoire. Au cas où. Lui qui depuis longtemps avait cessé d’être prudent tant les êtres qu’il rencontrait étaient faibles, il semblait aujourd’hui sortir pour quelques instants de sa torpeur, retrouver un peu de ce bon sens… Pour se ménager une porte de sortie, qui lui éviterait de se dévoiler si la situation prenait une tournure inattendue. Ce qui n’arriverait pas.
Il pouvait tout calculer, évaluer toutes les hypothèses plausibles, et affirmer sans hésitation, qu’il n’y aurait aucun imprévu. Et ainsi se présentait élégamment toute la contradiction de son être crispé et centré sur lui et son pouvoir immense. Il s’ennuyait tellement qu’il regrettait jusqu’aux expériences les plus désagréables, douloureuses, horribles, odieuses, que peut offrir la vie. Mais d’un autre coté, de celui qui refusait la souffrance comme un terrible poison, comme une gangrène qui ronge le corps, il ne supporterait pas que ces imprévus se réalisent. Il ne supporterait pas qu’une situation lui échappe, qu’il s’enlise… Et qu’il sombre. Et qu’il souffre.
Non… Cela n’arriverait pas. Il eut soudain une envie totalement irrationnelle. Et tout à fait stupide. Il eût envie de la tuer, cette folle qui en deux mots et un regard avait réussi à lui faire faire une aussi longue réflexion, à laquelle il ne trouvait ni chute ni compromis. Il avait envie de la tuer, là, maintenant, tout de suite. D’écarter cette chose qui le faisait douter. Qui lui faisait faire ce que jamais son être n’aurait cru pouvoir refaire une deuxième fois. Il eut la folle envie d’évincer cette menace avant qu’elle ne prenne de l’ampleur, de l’étouffer dans l’œuf. Mais quelque chose le retint.
Cette fraction de lui si ennuyée, si déprimée d’une vie sans couleurs. Cette partie était prête à tout pour voir un peu de couleur. Ne serait-ce que du rouge.
Alors il retint son désir, le réfréna. Il se fit violence. A LUI. Et avant même d’avoir put comprendre ce qu’il était en train de faire il eut un mouvement de recul. Sa patte avant gauche se leva de terre, puis se reposa plus près de lui. Collée à son poitrail. Fatal mouvement de faiblesse apparente. Il se maudit. LUI. Le maître, le dieu qui pouvait influer jusque sur les pensées des autres, il ne pouvait l’accepter. Le supporter. Mais ce mouvement involontaire lui fit l’effet d’une décharge, et lui remit les idées… disons à leur place initiale.
Il reprit sa froideur. Son ennui profond… Qui sonnait faux à présent.
Quelques part, il jubilait d’avoir trouvé une drogue aussi puissante. D’autres part, l’appel du sang lui montait à la tête. Aussi vicieux qu’un chat qui traque une souris dans une pièce ronde. Et ne put s’empêcher:
« Overdose… » | |
| | | Sixtine
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| Sujet: Re: * I'll take you by the hand Mer 11 Nov - 15:44 | |
| Un mouvement . Je vrillais sur lui mes magnifiques yeux ou se mêlaient poussière d’étoiles et éclats d’opales , un étrange serpent électrique ondulant le long de ma colonne vertébrale , laissant courir sur mon échine un long frisson aussi désagréable que délicieux . Invisible . Et je restais aussi passive que lui . Neutre dans toute ma splendeur , ma fourrure cacao lissée par les caprices du vent langoureux , qui de ses doigts veloutés formait des nœuds qu’il délassait ensuite , remuant en une valse irrégulière les longues mèches de ma chevelure mordorée . Créant des méandres aux creux de mes reins . Semblant bien plus mature que je ne l’étais alors , je le vis tressaillir . Ou sans doute n’était- ce qu’une impression . Pourtant , oreilles pointées , bien d’aplomb sur mes quatre pattes , la tête oscillant entre se placer en arrière en signe inné d’indécision et de cherche d’une échappatoire , ou s’aligner souplement dans le prolongement de mon dos , jusqu'à en toucher sa peau , comme si son simple contact me renseignerait sur le caractère irréel de la chose . Existait - il ? Des doutes , encore . Sans doute mon imagination , qui , trop longtemps endiguée , avait brisé la digne en une marée galopante , et enseveli toute ma raison sous des trombes d’eau mitigée . Souvenirs , mélancolie , joie et haine , paix et guerre , amour et haine . Tout se mélangeait en un maelström exalté de songes révolus . Je cillais . Il recula .
Ce geste , il sembla le faire au ralenti . Comme s’il me laissait le privilège d’admirer da réaction impulsive a loisir , comme si je disposais de la télécommande qui gouvernait sa vie . Oui , une simple manette .. Qui semblait volontairement bloquée sur le bouton ralenti . Il leva lentement la patte , et la pliant souplement , la cola contre son poitrail , restant en équilibre parfait sur ses trois pattes . Puis , toujours au ralenti , il la reposa , sensiblement plus loin de moi . Plus près de lui . Comme s’il reprenait un bien , un objet que je lui aurait dérobé . Qu’il m’aurait planté sous les yeux la note a payer et récupéré son bien en vérifiant que je le voyais clairement . Que cherchait-il a me faire comprendre ? J’eus une réaction beaucoup plus explicite . Je bondis sur le coté .
Comme une pouliche effarouchée par la main du gamin qui se lève pour la caresser , les pattes raidies et le poil semi hérissé , j’arquais le cou , collant mon menton contre mon poitrail , collant mon regard au sien , forçant presque le passage pour que la lueur accusatrice de mes prunelles flamboyantes s’imprime en lui et le traverse . Je n’étais pas celle qu’il croyait . Je n’étais même pas capable de me comprendre moi . Comment le comprendrais je ? Je fouettais l’air de ma queue , extériorisant cette agitation en moi par ce simple geste , qui témoignant plus d’une indécision extrême réfugiée derrière l’agressivité possible d’une réaction farouche … Que de la joie . Un chien ne remuait pas la queue juste pour faire partager sa joie . Chez moi , c’était un signe d’anxiété .
Soudain , je relevais brutalement le menton , comme m’extirpant d’un marais qui me digérait vive , et lui jetais un regard de haut , plein d’incompréhension naïve et de doutes suspicieux . Qu’était - il au fond ? Je reculais d’un pas , toujours aussi claire dans mes gestes , comme si je cherchais a lui montrer comment faire pour m’expliquer . Comme un langage des signes a apprendre , a s’apprendre mutuellement pour que le dialogue silencieux s’installe . Il croyait en l’importance du non geste , et moi en l’importance des gestes eux mêmes . Je gesticulais sans arrêt , et parlais beaucoup moins . Tout mon être , mon corps entier , des oreilles a la queue n’était qu’une immense image ou s’imprimaient mes pensées . Il était facile de lire en moi , pourvu de savoir lire mes gestes . Cryptage .
Je lui jetais un regard voilé , puis cessais mes mouvements brutaux et sans aucune harmonie , les pattes tremblantes et les pupilles dilatées . Le toisant sans hargne , presque avec sérénité . C’était a n’y rien comprendre . L’anxiété , le doute .. Puis le calme plat . Girouette lunatique . Livre ouvert . Pages blanches .
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| | | Obnoxious Decency
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| Sujet: Re: * I'll take you by the hand Mer 11 Nov - 17:38 | |
| Elle restait passive. Telle une statue trop réelle pour y croire, mais dont on aimerait tout de même se persuader de l’immobilité totale. Parce que l’angoisse est toujours présente devant ces yeux sanglants. Elle frissonna, secouée des épaules au bout de la queue, une décharge électrique remuant toutes ses vertèbres une à une. Il la vit hésiter, un imperceptible instant qui parut s’éterniser. Elle hésitait entre une décision raisonnable, et une autre qui lui coûterait la vie. Tout ce qu’attendait inconsciemment le mâle à cet instant, était une faute de sa part. Il attendait le faux pas qui lui permettrait de se débarrasser d’elle. Il cherchait une bonne excuse, comme un mauvais gosse que l’on dérange, qui veut une occasion de se débarrasser du gêneur. Et dans la mesure du possible, définitivement.
Il suivait chacun des mouvements de la chienne, et dans son regard sous couverture de neutralité, brillait d’un éclat létal une fièvre violente. Le brun doux de la fourrure de la chienne se mêlait plus ou moins avec la teinte du sol. Ils étaient tous deux restés si longtemps immobiles, qu’ils faisaient à présent partie intégrante du décor. Seul le blanc agressif de leur deux pelages tranchait avec violence dans l’atmosphère pesante. Decenc’e se maudit une fois de plus. Il n’avait pas été bien lucide sur ce coup là. Ses pas n’auraient jamais dû le mener en ces lieux. Il haïssait maintenant et officiellement cet endroit ridicule. Répugnant. Des arbres incapables de garder leurs biens, dans un lamentable désir de vie tentaient de s’agripper de leurs branche nues au ciel souverain. Il pouvaient bien tourner leurs griffes dans sa direction, le roux n’aurait pas plus de pitié que le ciel, dont il était lui-même le maître, avait-il décidé.
Tandis que certaines de ses pensées semblaient se perdre dans les méandres de son esprit tortueux, la plus grande partie de son attention restait fixée sur la chienne. Il décida qu’il était plus que temps de la percer à jour. De la dépecer en lui faisant le plus de mal possible. Elle se souviendrait alors de lui éternellement, s’aplatirait devant lui, la queue entre les jambes, et lui se sentirait exister. Grand. Il força le passage vers son esprit, se prépara à balayer ses barrières mentales d’un revers… Et n’aboutit sur rien. Aucune protection. Aucun barrière. Ce qui eut pour effet de le faire ralentir. Et douter.
Un piège? Une gueule immense qui se refermerait sur lui dès qu’il aurait franchit le passage? Peu importe. Sa force mentale était bien plus puissante que n’importe quelle autre. Il repartit alors à l’assaut de ses pensées, et aboutit dans le nid des rêves de la chienne, de ses pensées, ses sentiments, ses envies, ses peurs, ses doutes. Il y arriva pour prendre ce dont il avait besoin, et même plus, et ne trouva rien. Absolument rien.
Interloqué, il revint à lui, et jeta un regard suspicieux à la femelle au pelage d’un brun doux trompeur. Elle gesticulait, sautait, s’aplatissait contre le sol, faisait un écart soudain et revenait à sa place initiale. La queue remuant dans un mouvement tendu, crispé de doute et d’hésitation. Doute et Hésitation.
S’il n’avait rien trouvé à l’intérieur, se pouvait-il que…? Non, c’était impossible. Elle ne pouvait pas extérioriser tous ses sentiments de cette façon… Même le plus demeuré des animaux gardait certaine choses pour lui seul, était-elle à ce point stupide de faire étalage d’elle-même? Elle semblait presque aussi odieuse que lui, dans sa naïveté à son paroxysme. Elle le faisait exprès, c’était inconcevable. Cette chienne était détestable dans son exhibition de sentiments par le geste. Indécente.
Elle exécutait une danse macabre, tuant sa pudeur pour l’enterrer à mille lieux de la Raison. Et célébrait son offrande. Tout en elle lui apparaissait comme l’arrogance de se sentir libre, de cette liberté qui vous prive de tous moyens. Et soudain elle cessa. Laissa tomber son masque aux couleurs changeantes tel un caméléon pris d’une crise de folie. Même lui n’arrivait pas à être plus lunatique que ça. C’était à n’y rien comprendre, et une froide colère silencieuse s’installa gracieusement dans l’esprit de mâle, occupant peu à peu tout l’espace, sauf celui destiné à la réflexion. « J’aurais honte à ta place », fut-il tenté de lui dire… Mais la colère balaya ses mots comme s’il ne les avait jamais envisagés. Alors, dans une lenteur douloureuse, il déplia ses membres, et se releva, aussi imposant qu’une montagne menaçant de libérer de ses flancs une avalanche monstrueuse. Il se redressa en position debout, et relevant la tête dans une attitude altière, il lui lança le regard le plus méprisant qu’il se souvint avoir jamais lancé. Ce même regard dans lequel brûlait un brasier plus ardent encore que celui de l’enfer, envahit par une lueur de la couleur de la fin du monde.
Sans cette colère sourde à ses désirs, froide devant son monde…
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